Bakaye Traoré: « On veut lancer la machine »

Est-ce que votre match à Montpellier vous a rassuré sur votre capacité à bien défendre ?

On n’en a jamais vraiment douté. C’est juste que l’on a manqué d’un peu de réussite lors des premiers matchs. Sur ce match à Montpellier, même en infériorité numérique pendant une mi-temps, on a bien gêné nos adversaires grâce à un bloc solide et une bonne circulation du ballon.

 

Il y a eu une prise de conscience collective ?

Oui, même si on n’a pas forcément eu besoin d’en parler entre nous. On savait tous que l’on ne pourrait pas avancer en prenant autant de buts.

 

Paradoxalement, c’est en jouant d’abord pour ne pas perdre que vous produisez le plus de jeu…

Quel que soit le match, je joue d’abord pour gagner. Maintenant, c’est vrai que si l’on part tous à l’attaque de manière désordonnée, on va droit dans le mur. L’idée est donc d’abord de bien défendre, sachant que l’on se créé toujours des occasions dans un match. C’est ce qui s’est passé à Montpellier avec beaucoup de situations favorables. Je ne suis pas d’accord avec le staff du MHSC qui a déclaré que l’on était venu pour défendre et contrer. C’est nous qui avions la possession du ballon en première mi-temps et nos deux buts ont été inscrits sur des attaques placées.

 

À titre personnel, tu es à l’origine du premier but et à la conclusion du second. C’est cette efficacité qui te faisait défaut ?

Oui, d’autant plus que c’était ma force lorsque je jouais à Amiens. Je n’avais pas besoin de beaucoup de situations pour mettre le ballon au fond des filets. J’ai envie de retrouver cette efficacité et j’ai beaucoup travaillé cet été pour cela. Cela faisait deux ans que je n’avais pas pu suivre toute la préparation d’avant-saison. J’espère que cela va payer.

 

Est-ce ton meilleur match sous le maillot nancéien ?

J’ai fait d’autres bons matchs dans le jeu mais celui-ci ajoute en plus l’efficacité. C’est donc ma référence. Je sais que je suis capable de répéter ce genre de performance plus souvent. Ma saison dernière a été perturbée par la Coupe d’Afrique des Nations et par des multiples petits pépins physiques. Quand on est souvent arrêté, même deux ou trois jours, ce n’est pas l’idéal pour être à 100% physiquement.

On a senti une vraie complicité avec Landry N’Guemo…

La semaine précédant la rencontre, on s’est souvent retrouvé dans la même équipe à l’entraînement. Je pense que c’était un pur hasard. On s’est en tout cas vite rendu compte que l’on se trouvait facilement sans avoir à se parler.

 

Est-ce que vous devez aborder ce match à domicile contre un promu avec le même état d’esprit ?

Je le pense. Nous avons encaissé 5 buts en 2 matchs à Picot, cela suffit ! Nous devons donc à nouveau nous concentrer sur l’aspect défensif. On en a tous marre de cette situation à domicile. C’est d’autant plus regrettable qu’avec notre parcours d’européen en déplacement, il suffisait de gagner au moins un match sur deux devant notre public pour finir parmi les huit premiers la saison dernière.

 

Tout est encore possible puisqu’il n’y a que deux matchs de perdu…

Tout à fait. C’est vrai que la situation dure depuis un moment si on prend compte nos résultats de la saison dernière. Mais, je suis persuadé qu’il nous manque simplement une victoire pour lancer la machine, nous rassurer et ensuite enchaîner sur une belle saison à Marcel-Picot. Je suis très confiant.

 

L’idéal serait, comme souvent à l’extérieur, d’ouvrir le score…

C’est pourquoi il faut être patient et garder notre cage inviolée. Si on défend bien et que l’on prive l’adversaire d’occasions, on va prendre l’ascendant psychologiquement. Car, quand il faut courir après le score, on se heurte souvent à des formations qui ferment le jeu et profitent du moindre espace pour nous contrer. On doit donc être efficace dans les deux surfaces de réparation. C’est ce que l’on me répétait sans cesse au centre de formation d’Amiens. Et si on manque de réussite devant comme face au TFC, alors il faut oublier la victoire et se contenter de ne pas perdre.