Néry: "On se sent bien à Picot"
Loris Nery explique la belle série nancéienne, douze matchs sans défaite à domicile, par une défense solide, un style de jeu en attaques placées et le formidable soutien du public de Marcel-Picot.
Vous êtes invaincus à Marcel-Picot depuis douze matchs…
On sait qu’on est solide chez nous et on essaie de faire durer cette série le plus longtemps possible. Une grosse saison passe forcément par de bons résultats à domicile. On se sent bien à Marcel-Picot. On a des repères sur le terrain, des supporters qui nous poussent. On sait aussi que l’on aura un peu plus le ballon et que l’on va jouer davantage en attaques placées. C’est peut-être le style de jeu qui nous convient le mieux.
Cette série peut aussi vous donner un avantage psychologique ?
Cela nous aide forcément un peu. Les entraîneurs adverses doivent sûrement le souligner lors de leur causerie d’avant-match. Nos adversaires sont alors peut-être un peu plus vigilants. Ils savent que ce sera compliqué pour eux si on marque les premiers. L’idéal est donc de faire une grosse entame pour les faire douter.
Sur ces douze matchs, il y a 8 clean sheet. C’est la base de votre bonne série ?
Quand on ne prend pas de but, on ramène déjà au moins un point. C’est donc par là qu’il faut commencer. Il faut être costaud en défense pour bien attaquer. Cela permet d’être plus serein et de moins craindre de prendre un contre.
Vous êtes la deuxième meilleure équipe à concéder le moins de tirs cette saison. Comment l’expliquez-vous ?
On défend tous ensemble. Ce ne sont pas que les défenseurs, mais toute l’équipe de l’avant-centre au gardien. C’est ce qui fait la différence. C’est un état d’esprit que l’on travaille à l’entraînement, où il arrive que des oppositions se terminent avec aucun ou très peu de buts.
Cette solidité défensive ne vous empêche pas de produire du jeu…
On essaie en tout cas. C’est ce que prône le coach. Il nous dit que les résultats ne viendront que par le jeu. On ne peut pas se contenter uniquement d’être costaud, il faut aussi jouer au ballon et se créer un maximum d’occasions.
Ce qui nous amène au rôle de contre-attaquant du défenseur latéral…
Cela fait partie du football moderne. Avant, le rôle du latéral était surtout de défendre. Aujourd’hui, il doit apporter un vrai plus offensivement, faire des décalages et centrer dans la surface. C’est un aspect du jeu qui est important et qui me plait beaucoup. Je n’ai pourtant jamais joué au milieu ou en attaque. Jusqu’à 19 ans, je jouais même défenseur central, mais on m’a jugé trop petit pour que cela passe au haut niveau et on m’a décalé à droite.
Ce qui permet aussi de mieux profiter de ta qualité de centre…
C’est ma qualité première. Je le bosse forcément un peu plus aux entraînements de par mon poste, mais c’est une qualité que j’ai depuis toujours. Ce qui fait la différence, c’est la vitesse d’exécution. Comme j’ai beaucoup joué à gauche, j’ai souvent travaillé mon mauvais pied. Cela me permet d’être aujourd’hui à l’aise du droit et du gauche. C’est un atout, car il est plus difficile de défendre face à un adversaire qui peut centrer des deux pieds. On ne peut pas m’emmener sur mon mauvais pied.
Comment as-tu vécu cette première partie de saison où tu n’as joué que cinq matchs ?
C’est difficile. On a toujours envie d’apporter sa pierre à l’édifice. Mais, je suis au service du collectif et respecte les choix du coach. Face au Paris FC, le coach a vu qu’il pouvait compter sur moi. J’ai répondu présent. J’espère que cela peut redistribuer un peu les cartes. Je continue à bosser sérieusement pour être prêt quand on fera appel à moi.
Ce match face à Châteauroux ressemble à un piège avec un adversaire plus à l’aise à l’extérieur avec 12 points pris en 9 matchs…
Il est très important pour nous de le gagner après notre contre-performance à Caen. Une victoire nous permettrait aussi de finir l’année 2019 à Auxerre en pleine confiance. Mais, Châteauroux va aussi vouloir prendre des points avant la trêve. Je m’attends à affronter une équipe regroupée dans son camp. Ce sera à nous de bien gérer, de ne pas trop nous livrer et d’être patients. Cela peut toujours se décanter en fin de match. Mais, en même temps, il faudra aussi emballer la rencontre et emmener le public avec nous pour faire la différence.