Grégory Wimbée, quel pied !
Le gardien de l’ASNL Greg Wimbée a réussi un exploit rarissime, en novembre 1996, contre le RC Lens. Il a égalisé (1-1) d’une reprise de volée sous la barre transversale. Aujourd’hui, il demeure bercé par ce magnifique souvenir.
L'épris de théâtre qu’est Grégory Wimbée n’a rien oublié de l’Odyssée dont il a tenu le rôle essentiel, dans la grisaille automnale de Marcel-Picot. Alors que l’ASNL, sans ressort depuis plusieurs semaines dans le championnat de Division 1, s’apprêtait à vivre une nouvelle défaite face aux Sang et Or, et tandis qu’on approchait du terme de la rencontre, le portier nancéien sortit de sa surface de réparation et traversa tout le terrain pour arriver au point de penalty.
« J’ai dit que j’avais froid, se rappelle Grégory, et que j’étais monté pour me réchauffer. En fait, je pensais avoir une chance d’agir sur le résultat. J’étais persuadé que mon maillot jaune allait me permettre de me mettre en évidence. » Sébastien Schemmel ajusta un corner qui atteignit son ami gardien de but, lequel après s’être un peu emmêlé les pieds devant l’Artésien Jean-Guy Walemme, pivota et reprit le ballon qui trompa Nadon !
Le but égalisateur (1-1) du gardien lorrain, voilà quel fut l’événement anecdotique de toute la saison. L’AS Nancy-Lorraine acquit, en l’espace de quelques secondes, une épaisseur de lettres de noblesse qui ne l’empêchèrent pourtant pas de vivre une issue de championnat douloureuse, avec une amère relégation. A Lille où Grégory, âgé de 48 ans, entraîne les jeunes générations de gardien du LOSC, considère avec nostalgie ses années nancéiennes. « Cet exploit, dit-il, me restera toujours comme un fait d’armes historique, car aucun goal n’avait jamais marqué jusqu’alors. »
Si ses parents ont aujourd’hui mis le cap sur le soleil du Roussillon, la famille de Grégory est originaire de Varangéville, ce qui a valu au talentueux gardien d’entamer sa carrière professionnelle à l’AS Nancy-Lorraine dont il suit toujours les résultats en Ligue 2. « J’attribue beaucoup de mérite à Alain Perrin, complimente Wimbée. Ce qu’il a réussi à la tête de l’équipe, en fin de saison dernière, est proprement merveilleux. Quel joli travail il a fait ! En effet, c’était très mal parti et on ne donnait pas cher des chances de maintien du club meurthe-et-mosellan. »
Bravo Pablo !
Les compagnons de route de l’époque Wimbée, au cours des ultimes années du 20e siècle, c’étaient les M. Hadji, Rabesandratana, Schemmel. Cette tranche de carrière est pour toujours enfouie dans le parcours pro de celui qui est également passé par Charleville, Metz et Lille. 
Les noms que Grégory Wimbée cite aussi sont ceux de Bolöni, Fischer, Hognon mais également Pablo Correa « dont, souligne t-il, la présence à la tête de l’équipe professionnelle a été déterminante pour la conquête de la Coupe de la Ligue 2006. » C’est vrai que ce missile engouffré, voici près d’un quart de siècle, sous la barre de Nadon, nous fait aimer Grégory Wimbée d’une affection toute particulière.
