Maatar : "Une belle soirée pour le centre"
Pour le directeur du centre de formation, la présence de trois gamins formés en forêt de Haye sur la pelouse de Picot lors de la fin de match d’ASNL-AJA était un vrai bonheur.
Depuis le début de saison, trois jeunes du centre de formation (Haïdara, Hammar, Jeannot) ont débuté en Ligue 1. C’est une surprise ?
Oui et non, car on travaille pour cela en faisant le maximum pour que Pablo puisse être interpelé par certains joueurs. C’est toujours une satisfaction quand cela arrive. Et quand il ne vient pas chercher nos joueurs, on se retrousse les manches pour faire encore plus.
Pour Massadio Haïdara, cela a été très vite avec déjà une dizaine de matchs professionnels depuis ses débuts mi-décembre…
Comme Benjamin Jeannot et Ziri Hammar, il a rejoint mon groupe en janvier 2010 et joué quelques matchs en CFA . Aujourd’hui, il a pris le train et il doit continuer à bosser pour rester dans le bon wagon. Il l’a bien compris. C'est un garçon lucide. C’est ce qui lui a permis de vite prendre le rythme.
Face à Auxerre, les spectateurs ont aussi découvert Benjamin Jeannot et Ziri Hammar…
Benjamin est un avant-centre type. Il est puissant, spontané et n’a pas peur d’aller au duel. Il a simplement besoin de beaucoup de confiance pour s’exprimer pleinement. Dans ces cas-là, tout semble lui réussir. Il doit maintenant apprendre à se faire violence pour ne pas se laisser apirer par une spirale négative. Ziri est lui surtout doté de grandes qualités techniques, mais doit encore beaucoup travailler son jeu collectif. Il a déjà énormément progressé dans l’esprit depuis deux ans et s’est davantage ouvert vers les autres. Nous avons beaucoup travaillé avec lui en dehors du terrain pour justement l’aider à s’inscrire dans un collectif.
Lors de ce match face à Auxerre, l’ASNL a terminé le match avec trois joueurs de 18 ans. Cela prouve que la formation nancéienne est en train de repartir de l’avant ?
Il faut rester patient, car le plus difficile n’est pas de signer pro ou de débuter en L1, c’est d’y rester. Mais, c’est vrai que l’on a passé une belle soirée face à Auxerre. Il y avait d’abord la victoire de l’équipe pro puis cette fin de match avec trois gamins du centre. C’est une vraie satisfaction pour toutes les personnes qui travaillent ici, car tous participent à la progression des jeunes et leur apportent l’exigence, l'accompagnement et la rigueur nécessaires au football de haut niveau. Je pense aux recruteurs, qui ont vraiment bien bossé, mais aussi aux entraîneurs, aux professeurs de l’école technique dirigée par Ghislain Renault ainsi qu'à Pascal Viardot et au personnel administratif.
Foued Rachid s’entraîne depuis plusieurs mois avec le groupe pro. Est-il lui aussi prêt à franchir le fossé qui sépare le CFA de la L1 ?
Ce n’est pas à moi de juger, mais plutôt à Pablo. Il est petit et chétif, mais n’a jamais peur d’aller au contact. Il sort vite le ballon et se faufile partout. C’est aussi un joueur doté d’une bonne technique, mais qui manque d’impact athlétique. D’autres comme Loïc Baal, Rudi Camacho ou Junior Joachim ont également déjà participé à des séances d’entraînement avec le groupe pro.
Est-ce que toutes ces promotions créent de l’émulation dans votre groupe ?
Mes joueurs se réjouissent à chaque fois que l’un d’entre-eux rejoint le groupe pro. Moi, j’en joue, car c’est un facteur positif pour élever le niveau de chacun. Mais, j’insiste aussi pour toujours placer la concurrence dans un débat collectif. C’est grâce au groupe qu’ils pourront être appelés à l’étage supérieur.