Journaliste honoraire, auteur d’un ouvrage consacré au 40e anniversaire de l’ASNL, Christian Portelance est un témoin de l’histoire du club. De la tribune de presse de Marcel-Picot, il donnera un avis original sur chacun des matches disputés à domicile.
Le football est délicat pour les émotions qu'il dégage. Après huit saisons où il a offert fidélité et talent à l'ASNL, Andre Luiz a choisi de s'en aller prématurément, sacrifice d'une passion sur l'autel de la nécessité économique. Le défenseur brésilien est de la race des seigneurs et comme dans certaines grandes tragédies, il a fait montre d'une sensibilité de cœur saisissante. Andre Luiz a accompli une dernière fois le tour de Marcel-Picot qu'il connait comme sa poche pour y distribuer ses ultimes gages d'amitié, autant de témoignages de reconnaissance mouillés de réelle émotion. Il eût mérité de partir sur une victoire de l'ASNL, mais décidément la réussite s'entête à fuir le club au chardon.
2012 avait fini dans la peine, 2013 s'engage sur les mêmes bases. L'appréciable nul arraché devant le LOSC serait en d'autres temps, salué par les derniers scintillements de l'arbre de Noël. Mais trop d'événements contraires, cette saison, sapent le moral des troupes pour que la fête ait encore quelque signification du côté de Picot. J'aime toutefois l'élan généreux et nouveau de l'équipe nancéienne qui est revenue deux fois à la marque, grâce à Romain Grange et Thomas Ayasse, faisant ainsi assaut d'audace et de tempérament ; deux traits de caractère qui ont été les moteurs de Patrick Gabriel dans les missions de récupération et d'engagement physique qui lui étaient assignées lorsqu'il alignait, au milieu du terrain, kilomètres, tacles et replacements défensifs.
Je ne vous cacherai pas que j'ai un faible pour les solutions-maison, lorsque l'occasion se présente de tendre la main à un vaillant compagnon de l'histoire du club, parce que je suis de ceux qui ont accompagné et salué l'ASNL d'hier, celle-là même qui luttait pour la beauté de l'emblème et du maillot. Vous dirai-je que j'ai entendu avec sympathie Jacques Rousselot annoncer que Gaby serait la semaine prochaine, sur le banc à Toulouse. Ce sera le sourire d'une soirée mitigée.