L'ex-journaliste nancéien, passionné par l'histoire de l'ASNL, donne son avis sur l'élimination prématurée de l'équipe de France de l'Euro 2012.
L'équipe de France est au trente-sixième dessous. Humiliée par la Suède, surclassée par l'Espagne, elle est pourtant satisfaite de son Euro, si l'on en croit les commentaires de certains de ses leaders, notamment Benzema pour qui les quarts de finale constituaient l'objectif visé. Les Bleus n'ont pas le sens du ridicule.
Au lieu de s'engager à fond dans le tournoi européen et plutôt que d'y mettre opiniâtreté et conscience collective, ils ont laissé la querelle de vestiaire l'emporter sur le besoin de créer ensemble. La France de Blanc a déçu autant que sa devancière, parce qu'elle n'avait pas de patron sur le terrain et dans la vie de groupe.
Jamais Michel Platini n'aurait toléré cela ! L'Euro 84 qu'il a signé de sa main, après une victoire en finale aux dépens de... l'Espagne, reste la référence en termes de maestria et d'efficacité : neuf buts en cinq matches de la part du plus grand joueur français de tous les temps.
Platini était un chef. Il était « le » chef. Avec lui, autour de lui, il n'y avait que respect et admiration. L'ancien capitaine de l'AS Nancy-Lorraine, devenu celui de l'équipe de France, payait de sa personne et suscitait auprès des joueurs qui le côtoyaient, l'adhésion totale à ses valeurs. C'est lui rendre un hommage mérité que de le rappeler trente années plus tard.