Samba Diakité
Arrivé l’été dernier en provenance de Noisy-le-Sec, Samba Diakité n’imaginait pas signer son premier contrat professionnel six mois plus tard. Ravi de cette promotion, ce Franco-Malien de 21 ans ne veut surtout pas laisser passer sa chance et compte sur son mental de guerrier pour continuer à franchir les étapes.
« Grandir dans une cité sensible comme Montfermeil m’a forgé un caractère de guerrier, annonce Samba Diakité avec une pointe de fierté. C’est indispensable pour s’en sortir et ne pas dériver vers la délinquance. Au foot, je n’étais pourtant pas celui qui avait le plus de qualités ». C’est donc son mental qui fera la différence. À l’âge de 14 ans, alors qu’il a l’impression de stagner dans le club de son quartier, il décide de prendre une licence au Bourget. Et tant pis si cela signifie plus de deux heures de trajet aller/retour en transport en commun quatre fois par semaine pour s’entraîner. « C’était très dur, car il fallait ensuite faire mes devoirs. Je n’avais pas le confort d’un centre de formation. »
Samba prend ensuite la direction de Torcy en 16 ans nationaux. Ses études en BEP plomberie vont forcément en pâtir. « J’ai alors choisi de tout miser sur le foot. C’était un risque, mais j’avais confiance en moi. De toute façon, je ne pense jamais à l’avenir et préfère vivre à fond dans le présent. » Son pari se révèle finalement payant. Gueugnon, Brest et Valenciennes le contactent. Il opte pour le club de L1 mais se fracture la cheville dès son deuxième jour d’entraînement dans le Nord. Il participe finalement à la montée en CFA de l’équipe réserve puis aide les moins de 18 ans à se maintenir la saison suivante. Samba Diakité va alors prendre une décision aussi surprenante que risquée. Il quitte Valenciennes et rentre chez lui.
« Même si l’équipe première évoluait en L1, j’avais l’impression que le reste du club était resté au niveau amateur. Je ne voyais pas de différence avec Le Bourget ou Torcy. Après quelques touches qui n’ont pas abouti, j’ai finalement signé à Noisy-le-Sec en CFA, sans penser que cela pouvait se transformer en un tremplin. » C’est pourtant là-bas que Rachid Maatar est allé chercher ce milieu de terrain athlétique. « Il va à l’impact, possède une grosse faculté à presser l’adversaire pour récupérer le ballon et peut aller très vite vers l’avant, avec un gros pouvoir d’accélération » détaille le patron du centre de formation de l’ASNL.
Simplifier son jeu
Arrivé l’été dernier en forêt de Haye, Samba Diakité n’est finalement resté que six mois dans le vestiaire de l’équipe réserve. Promu dans le groupe pro lors des derniers entraînements de l’année 2009, ce Français d’origine malienne a rapidement convaincu Pablo Correa et s’est vu proposer un premier contrat professionnel d’une durée de dix-huit mois. « C’était mon objectif, mais je ne m’y attendais pas aussi vite. C’est vrai que j’ai beaucoup progressé durant mes six premiers mois. Rachid Maatar était toujours derrière moi pour me demander de jouer plus simple, de ne pas perdre le ballon. C’est ce que l’on me reproche depuis années. Aujourd’hui, le groupe peut m’aider à progresser dans ce domaine. Je dois juste trouver le bon équilibre pour ne pas oublier mes qualités de percussion et de jeu vers l’avant. »
Conscient qu’il doit encore beaucoup travailler pour égaler son modèle, l’international malien Mohamed Sissoko qui évolue à la Juventus de Turin, Samba Diakité profite pleinement de son transfert dans le vestiaire pro. « Je suis constamment à l’écoute. C’est un endroit vraiment différent de ce que j’ai connu auparavant. On nous laisse davantage de libertés, le choix de faire des étirements ou des abdominaux. On reste aussi souvent de longues minutes ensemble à discuter après les entraînements. J’ai vraiment envie de profiter au maximum de ces moments et quitte toujours les lieux parmi les derniers. Je n’ai pas envie de me contenter de ce qui m’arrive et veut viser encore plus haut. Cela signifie jouer en Ligue 1. »