Le recrutement
Pour pérenniser le club au plus haut niveau du football français, l’AS Nancy-Lorraine doit miser sur sa formation. C’est une évidence. Et pour former les futures stars de demain, il faut recruter les meilleurs. Aussi bien pour la section sportive élite football au lycée Georges-de-la-Tour, le pôle espoir Alsace-Lorraine ou le centre de formation. Rien ne doit donc être laissé au hasard.
À la tête de la cellule de recrutement, Patrick Gabriel travaille avec une dizaine d’informateurs, qui couvrent une grande partie de l’hexagone. La Lorraine et ses environs restent toutefois la priorité des recruteurs nancéiens. Les chiffres leur donnent raison. Alfred N’Diaye est originaire de Vandoeuvre, Michaël Chrétien de Nancy, Jonathan Brison de Reims, Gennaro Bracigliano et Youssouf Hadji de Moselle. « La proximité est très importante dans l’éclosion d’un jeune, souligne le responsable du recrutement. En conservant un lien fréquent avec leur famille, ils vont s’intégrer plus facilement et donc mieux progresser. Après, nous sommes aussi obligés d’aller chercher des garçons un peu plus loin pour nous apporter un vrai plus au niveau technique, physique, voire mental. »
Priorité à la technique
Cerner le potentiel et prévoir l’évolution d’un jeune de 14 ans est cependant très compliqué. L’idéal est de les repérer le plus tôt possible pour pouvoir les suivre sur un an ou deux. Cela permettrait de mieux prévoir la suite. En attendant, le staff technique a déterminé un profil type pour ses futures recrues : des capacités techniques pour évoluer à terme en Ligue 1, au moins un point fort au niveau athlétique et un niveau scolaire correct. « Par rapport à certains clubs qui cherchent plutôt des joueurs de grandes tailles à tous les postes, Nancy a toujours conservé une culture de jeu. Cela signifie donc une bonne technique, mais aussi de la vitesse et de la puissance pour compenser le déficit athlétique. »
Le niveau scolaire entre aussi en ligne de compte, même s’il n’est pas éliminatoire. Un élève en difficulté présentera aussi des déficits de compréhension, d’anticipation, de motivation ou de rigueur sur le terrain. Il est donc très important de prendre tous les éléments en ligne de compte avant de prendre une décision. Il faut alors un vrai consensus entre les recruteurs et les entraîneurs. « C’est un vrai projet sur quatre ou cinq ans avant d’arriver au niveau professionnel. Un maximum de personnes doit donc être convaincu de la valeur du joueur et de l’intérêt de celui-ci à venir chez nous. Il faut ensuite convaincre le jeune et ses parents, et enfin assurer un suivi quotidien au niveau sportif et pédagogique une fois qu’il aura intégré le centre de formation Michel Platini. Le but est qu’il se sente le mieux possible et aille au bout de son projet. »