Pablo Correa
En débarquant à l’aéroport de Roissy le 17 juin 1995, Pablo Correa était loin d’imaginer qu’il venait de poser le pied sur la terre de sa future patrie. Repéré par Carlos Curbelo après une honorable carrière en première division uruguayenne, cet avant-centre opportuniste venait de signer avec l’AS Nancy-Lorraine. Son plan de carrière est alors tout tracé : faire trembler les filets du championnat de France pendant trois saisons, assister à la Coupe du Monde en famille puis rentrer au pays.
Sauf que cela ne s’est pas passé comme prévu. Auteur de 14 buts lors de la saison 1997/1998, Pablo Correa permet à l’ASNL de retrouver la Ligue 1. Il poursuit donc l’aventure en Lorraine jusqu’au 9 décembre 2011. À 34 ans, il passe alors plus de temps sur le banc de touche que sur les pelouses. Il décide de raccrocher les crampons.
Un an plus tard, au terme d’un cycle d’observations et d’études, Pablo Correa devient l’adjoint de Moussa Bezaz… qu’il remplacera 5 mois après une défaite de trop. Engluée dans les profondeurs de la Ligue 2, l’ASNL commence alors à relever la tête et à hausser son niveau de jeu pour finalement retrouver l’élite en 2005.
Durant ces trois saisons, Pablo Correa a construit un groupe généreux et enthousiaste. Il en récolte les fruits de son travail le 22 avril 2006 au stade de France. L’ASNL remporte la coupe de la Ligue. La génération Correa entre dans la légende et continue d’écrire cette belle histoire en éliminant Schalke 04 de la coupe de l’UEFA ou en finissant à la quatrième place de la Ligue 1 en mai 2008.
Adopté par la France, dont il a obtenu la nationalité, Pablo Correa est élu entraîneur français de l’année en 2006 et 2007. Devenu manager sportif, il fait preuve d’altruisme en privilégiant toujours d’abord les intérêts de son club. Après avoir relancé la formation nancéienne et installé durablement le club au plus haut niveau, il annonce son départ à la fin de la saison 2010/2011.
Après une pige de huit mois à Evian-Thonon-Gaillard, Pablo Correa profite de sa liberté pour aller s’imprégner des séances d’entraînement à Naples ou à l’Atlético Madrid. Toujours domicilié dans sa ville de Nancy, il dîne avec Jacques Rousselot, qui lui propose de reprendre les rênes de l’ASNL. Son retour est officialisé le 12 octobre 2013. Deux ans et demi plus tard, après avoir fini deux fois au pied du podium, il emmène à nouveau l’AS Nancy-Lorraine en Ligue 1.
Fort de son expérience du haut niveau, de ses qualités de meneur d’hommes et de sa connaissance parfaite du club, les actionnaires et les dirigeants ont décidé qu’il était le profil idéal pour remplir la mission compliquée d’assurer le maintien du club en fin de saison.